Riz au lait Arc-en-ciel (vegan)
Categories Contes recettes, Culinarium, L'Arbre-en-ciel, Litterarium, Plantes sauvages, Recettes sucrées, Sans gluten
un vieux riziculteur qui avait sept filles. À chacune d’entre elles, il remettait dix kilogrammes de son riz lorsqu’elles quittaient la maison. Ses six aînées étaient parties depuis plusieurs années et avaient déjà écoulé tout ce présent nacré. Il ne restait plus que la cadette, une jeune fille douce et réservée. Lorsque vint pour elle le temps de quitter son père et sa terre natale, celui-ci mit de côté dix kilogrammes de sa culture annuelle, comme il en avait l’habitude. Mais une nuit de nouvelle lune, tout son stock de riz fut volé. Le vieil homme, en découvrant ce larcin, fut encore plus peiné pour sa fille que pour lui-même, car il n’était plus en mesure de lui remettre ce qui lui était dû, comme il l’avait fait pour ses sœurs. Certes, il aurait pu trouver autre chose à lui donner, mais rien n’avait à ses yeux autant de valeur que ce riz qu’il cultivait et récoltait depuis son enfance, et qui était la base de l’alimentation familiale depuis des générations. Il savait bien que sa dernière fille ne lui demandait rien, mais un voile recouvrait son cœur car il avait l’impression de commettre une injustice, de ne pas lui donner tout l’amour et toute l’attention qu’elle méritait.
Des vœux et des présents
Pour cette aube 2016, je publie un conte est un petit peu particulier, puisque je l’ai écrit spécialement pour quelqu’un qui m’est très cher, ma maman. Et avec sa permission, je le partage avec vous aujourd’hui.
Cette année en effet, j’ai offert des cadeaux un peu atypiques. Du fait-main, et surtout du fait-pour. Un cadeau unique que j’ai conçu et pensé pour chacun de mes proches, avec une même base : un conte, un portrait à la plume (et au joli prénom calligraphié), et… une recette. Écriture, dessin, cuisine… et poésie (toujours ♥).
Un cadeau qui en révèle autant sur celui qui reçoit et sur celui qui offre.
C’est à l’école que j’ai découvert le plaisir d’offrir des cadeaux fait-main et personnalisés. Chaque fête ou célébration était en effet l’occasion de faire un beau bricolage : Noël, Pâques, fêtes des mères, des pères et des grands-mères (les grands-pères étaient les grands oubliés)… Des cœurs roses et rouges, des poèmes écrits maladroitement, des dessins de jolie chaumière à la cheminée qui fume… Ah et les traditionnels colliers de pâtes peintes et assemblées une à une… ! Les cendriers en terre cuite, les faux vases en pots de verre sauce tomate, les boules à neige pailletée avec une figurine du Père Noël, les pots pourris… !
Le tout empaqueté avec soin, étiqueté et reétiqueté (il fallait bien utiliser tout le stock des étiquettes de J’aime Lire ou d’Astrapi).
Dès la mi-novembre, je m’attelais à la tâche. Dès le 1er décembre, j’emballai mes cadeaux, qui attendaient sagement le matin du 25 décembre pour descendre sous le sapin au son de ♪ Oh Happy Day du Golden Gate Quartet ♫ (encore aujourd’hui ♥).
Et puis j’ai grandi, je me suis désabonnée de J’aime Lire et d’Astrapi. J’ai acheté des cadeaux, toujours avec beaucoup de soin, en me disant que mes proches ne regrettaient sans doute pas mes bricolages brinquebalants et à l’utilité indéfinie.
J’aurais pu faire de même cette année. Et peut-être le ferai-je de nouveau au prochain Noël, au prochain anniversaire. Ce qui est touchant dans un cadeau, c’est toute l’attention et la réflexion qu’il a suscitées chez le donneur. Sa genèse.
Parfois la flèche se fiche en plein cœur de la cible, d’autre fois elle ripe et la rate d’un cheveu. Il y a toujours cette petite appréhension à l’ouverture du paquet : on guette un sourire, des étincelles dans les yeux, on craint la moue de déception et le regard fuyant.
On apprend beaucoup en recevant. Comment autrui nous perçoit, ce qu’il pense comprendre de nous.
Mais on apprend aussi, énormément, en offrant, en donnant, puisqu’offrir, c’est se donner un peu, beaucoup, et c’est une tentative de comprendre autrui, de lui faire plaisir, de lui offrir un cadeau qui fasse écho à ce qu’il est.
Pour ma mère donc, j’ai imaginé ce doux conte au côté parabolique. Et découlant celui-ci, deux nuances de riz au lait parmi celles détaillées ci-dessous, celles qui selon moi lui correspondaient le mieux, sans avoir la prétention d’être omnisciente, mais en m’étant nourrie de conseils précieux (naturopathie, herboristerie ♥♥, vieilles photographies et vieux souvenir…).
Les secrets d’un riz au lait vegan et onctueux
Le riz :
Pour en savoir plus sur cette céréale, je vous invite à lire mon article précédent sur le Pain Coussin d’Automne, aux farines de riz et de châtaigne.
♦ Le riz rond ou à grain court absorbe davantage de liquide lors de leur cuisson que le riz long, tout en restant ferme à cœur. Il est très riche en amidon, un sucre complexe qui a la particularité de lier les liquides. C’est pourquoi il est couramment utilisé dans les recettes de risotti ou de desserts qui demandent une texture onctueuse et crémeuse.
♦ Traditionnellement, le riz utilisé est un riz rond blanc, c’est-à-dire un riz dont on a enlevé toutes les enveloppes et le germe. De fait, il est essentiellement constitué d’amidon, ce qui le rend très digeste et réduit son temps de cuisson, mais il a perdu les vitamines et nutriments contenus dans le son et le germe.
Le choix du riz rond demi-complet s’est donc imposé comme un excellent compromis :
– son goût rustique est agréable mais reste discret
– son temps de cuisson est moindre que le riz complet
– ayant conservé une partie du germe et de l’enveloppe externe du grain (le son), il contient encore des vitamines et des nutriments (bien qu’en de moindres quantités que le riz complet)
– il permet d’obtenir une texture crémeuse (de par son enveloppe, le riz complet libère moins d’amidon dans le liquide, or celui-ci a une action de liant et d’épaississant nécessaire à l’obtention d’un résultat onctueux).
Le trempage préalable permet d’attendrir les grains et de favoriser l’absorption de liquide lors de la cuisson.
Le lait :
Je privilégie toujours le lait de riz pour la préparation de desserts. Sa douceur permet de réduire la quantité de sucre. Neutre et discret, il s’allie parfaitement à toutes les saveurs. Il est aussi particulièrement digeste.
Et puis il me semblait naturel d’associer le riz au lait de riz, pour le côté homogène et redondant d’un doux riz au lait de riz.
(C’est aussi pour cela que j’ajoute parfois de la crème de riz et du sirop de riz, suivant à la lettre la recette de Mély : un dessert 100 % riz).
Dans certains cas, il peut être intéressant de l’associer ou d’utiliser un autre lait végétal (voir les suggestions plus bas), notamment pour un riz au lait brun châtaigne ou saveur amande.
Sa texture est très liquide : pour un résultat bien crémeux, il convient d’ajouter un peu de crème végétale (… de riz !).
La cuisson :
La cuisson doit être stoppée avant que le liquide ne soit complètement absorbé, car le riz va continuer à gonfler hors du feu.
Le sucrant :
Dans les autres cas, j’apprécie la neutralité du sirop de riz pour les versions au goût subtil (notamment les riz au lait fleuris ❀), la saveur caramélisée du sucre de fleur de coco pour le côté gourmand ou encore l’arôme atypique de certains miels (si l’on n’est pas vegan bien sûr).
La base pour 3 ou 4 personnes
80 ml de crème de riz (facultatif, pour un résultat trèèèèèèèèès crémeux et gourmand)
La palette des riz au lait
Palette blanche
Pour encore plus de gourmandise, ajouter une noisette d’huile de coco dans le riz au lait tiédi, et/ou parsemer le tout de copeaux de noix de coco.
Palette jaune
Citron acidulé
Il est aussi possible de faire infuser les zestes dans le lait. Diminuer ou supprimer alors l’huile essentielle.
Jaune épicé
Avant de cuire le riz, ajouter une pincée de safran (0, 2 g environ) ou une càc de curcuma en poudre. Sucrer avec un sucrant liquide de préférence couleur dorée (sirop d’agave ou de riz, miel de fleurs si vous n’êtes pas vegans).
Palette orangée
Il est aussi possible de faire infuser des zestes d’agrumes dans le lait. Diminuer ou supprimer alors l’huile essentielle.
Palette rouge
Hibiscus acidulé
Avant de cuire le riz, laisser infuser 20 g de fleurs d’hibiscus séchées dans le lait à feu doux pendant 10 minutes. Filtrer avant de suivre la recette de base. Ajouter à la fin de la cuisson des cranberries séchées ou des baies de goji.
Palette rosée
Avant de cuire le riz, faire infuser 20 g de fleurs de coquelicot séchées dans le lait à feu doux pendant 10 minutes. Filtrer avant de suivre la recette de base. Ajouter à la fin de la cuisson des cranberries séchées.
Palette violette
Avant de cuire le riz, faire infuser 20 g de fleurs de mauve séchées dans le lait à feu doux pendant 10 minutes. Filtrer avant de suivre la recette de base. Ajouter alors des fruits rouges ou bleus séchées (cranberries, myrtilles). Refroidi, le riz au lait peut être parsemé de poudre d’açai pour une petite note acidulée.
Palette verte
Avant la cuisson, délayer 1 càc bombée de purée de pistache dans le lait. Parsemer de pistaches avant de servir.
Herbe aromatique
Avant de cuire le riz, ajouter 1 càs de spiruline en poudre. Saupoudrer de spiruline avant de déguster.
Palette brune
Ajouter au lait de riz deux càs de purée de châtaigne non sucrée. Le riz peut aussi être cuit dans un mélange de lait de riz-châtaigne. Des flocons de châtaignes peuvent aussi cuire avec le riz (compter une bonne poignée). À la fin de la cuisson, le riz au lait peut être complété par des brisures de châtaignes, et sucré avec du miel de châtaignier ou de forêt, si vous n’êtes pas vegans.
Le chocolat peut être remplacé par de la caroube en poudre.
Si vous optez pour du cacao cru ou de la caroube crue, préférez ajouter la poudre après la cuisson afin de préserver leurs qualités.
* De par leur puissance et leur concentration, les huiles essentielles doivent toujours être utilisées avec précaution.
Leur usage est ainsi déconseillé pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de trois ans, les personnes ayant des problèmes neurologiques ou de santé graves.
En outre, les huiles essentielles d’agrumes (citron, mandarine, orange) sont photosensibilisantes. L’application ou la prise orale de ces huiles peut ainsi provoquer, sous exposition solaire, des réactions cutanées (coups de soleil, brûlures…). Éviter donc de vous exposer au soleil durant les 4 heures suivant l’utilisation de ces huiles.
Concernant leur usage en cuisine, je vous conseille de lire à ce sujet l’article de Valérie Cupillard.
❀❀❀❀❀❀
Sources
Riz au lait : quelques inspirations…
Dufey Mélanie. “Infiniment plus que du riz...” In Chaudron Pastel [En ligne]. Mis en ligne le 4 mai 2013.
Cuisiner avec les huiles essentielles
Fleurs
COUPLAN François, DEBUIGNE Gérard. Le Petit Larousse des plantes qui guérissent. Paris : Larousse, 2013. 1032 pages.
Très joli blog, empli de créativité et de raffinement !
Ohlala ton blog est si fantastique! Tes mots, tes photos, tes recettes, je suis fan! Bravo!
(une petite coquille : les boutons twitter et FB de ta barre de menu en haut mènent à ton template et pas à tes réseaux à toi)
Merci Rose Citron ! Pour ce qui est des boutons twitter et FB, c'est normal, l'Arbre-en-ciel n'a pas encore poussé sur ces réseaux, mais je m'y attelle !